Ubud jour 8 et départ
Mardi 8 Septembre dernier jour et retour
Petit déjeuner vers 8h en face la cuisine de Made
Vers 9h30, je pars pour Puri Dalam Puri où doivent avoir lieu des crémations collectives.
Dans les rues autour du temple la cérémonie se prépare activement. On peut voir des grands taureaux en bois et tissus, de grandes constructions décorées devant les maisons concernées par ces crémations.
Un monsieur m'a un peu expliqué. Son beau père allait passer aujourd'hui par le stade de la crémation qui permettra de libérer l'âme du défunt. Le beau père est mort depuis 2 ans. Il a été d'abord enterré (ce qui m'explique un peu les cérémonies de la semaine dernière au cimetière) puis, récemment, ils sont allés chercher les ossements (ou une partie des ossements) qu'ils ont ramené à la maison, mis dans un petit cercueil et que l'on va ramener au temple (dans le cimetière)pour effectuer la crémation.
Les taureaux et constructions sont fixés sur de grands bambous afin de pouvoir être transportés. Les préparatifs se font dans la joie; les hommes rient et boivent.
Je vais au temple où se trouve le cimetière et déjà les gens ont commencé à arriver pour assister à la cérémonie. Des touristes, bien sûr, mais surtout des balinais. On doit mettre sarong et ceinture. Quelques touristes, sans gêne, sont là en short et refusent de mettre les sarong!!!!!!!!!!Aucun respect! parfois on aurait envie de leur dire de faire un effort mais on n'ose pas et aujourd'hui même les balinais ne disent rien. A l'entrée des temples,il arrive que l'on impose sarong et ceinture et je trouve que la moindre des choses, est de respecter leur coutume même si les balinais savent se montrer très tolérants.
Vers 12h, les taureaux ont commencé à arriver, portés par de nombreux hommes qui jouaient et riaient. En courant, ils faisaient tourner et sauter le taureau ainsi que la personne qui chevauchait le taureau. La foule riait aux facéties des porteurs. Une fois arrivés dans la grande cour devant le temple, ils coupent les bambous afin de pouvoir passer au cimetière et vont placer les taureaux dans le cimetière.
Des taureaux, encore des taureaux, des constructions décorées. Les petits cercueils sont placés en haut de la construction des familles reliées par une corde, des offrandes, et de nouvelles offrandes par milliers, même des cochons de lait. Des orchestres et une foule multicolore ont rempli la cour d'entrée du temple et le cimetière.
Au cimetière, les taureaux sont ouverts, le dos est découpé et posé à côté. Les familles arrivent avec leur petit cercueil et des offrandes. Les cercueils sont ouverts et le contenu est mis dans le taureau. Tous les taureaux se remplissent ainsi, d'ossements et d'offrandes. Pour chaque taureau, un prêtre , je suppose, aidé d'autres hommes, effectue ce travail et donne la bénédiction ou équivalent.
Pendant ce temps un grand feu est allumé dans un coin, et on brûle, les bambous, les petits cercueils, les grandes constructions... tout ce qui a servi à préparer la cérémonie.
Un peu fatiguée, vers 13h, je m'assoie et regarde un taureau seul au milieu de la cour d'entrée du temple. Un jeune homme à côté de moi engage la conversation et m'explique que dans ce taureau il n'y a qu'un seul corps car c'est une personne de la 2ème caste (les rois) qui est là. On parle et je lui demande s'il a quelqu'un ici de décédé. Sa grand tante est dans le taureau que nous regardons!! c'est donc une personne de la 2ème caste mais il n'y bien que les balinais pour le savoir. Nous, on ne peut rien deviner.
Une fois que tous les ossements sont placés dans les taureaux, ces derniers sont refermés et le feu est mis . C'est la crémation!.
Les familles se regroupent alors, s'assoient chantent ou prient en brûlant des bâtonnets d'encens.
Quand tous les taureaux sont brûlés, les familles vont récupérer les cendres et les apportent à la mer ou s'ils n'ont pas assez d'argent dans une rivière.
Trois jours après, ils vont à la mer rechercher, symboliquement, l'âme du défunt enfin libérée et la ramènent dans le temple familial.
Le 8 Septembre, avait été choisie, par les prêtres, depuis longtemps comme date favorable pour les crémations.
Aujourd'hui, le temple est ouvert et je refais un petit tour à l'intérieur car c'est un des plus beau d'Ubud.
Vers 15h je rentre, un peu crevée, à la maison où m'attendait Made pour un massage balinais.
Elle a appris avec son père qui, dès sa petite enfance lui faisait régulièrement des massages.
Le massage fait partie de la vie balinaise.
C'est doux, sauf un peu à la tête, et toute les parties du corps sont massées avec une insistance sur les pieds et la tête.
Merci Made.
Ce soir encore je mange chez Made avec 2 autres touristes puis vers 21h30 je pars pour l'aéroport car mon visa s'arrête aujourd'hui et j'aime mieux être dans la salle d'embarquement avant minuit.
Départ 1h30 du matin et première étape Séoul après 7h de vol.
A Séoul les 5h de stop sont passées très vite car j'ai lu un peu puis, je suis restée scotchée à internet tout le reste du temps. C'est gratuit et ça marche parfaitement. On aimerait avoir ça à Roissy.
J'ai même mis en ligne un bout de blog.
Après, 11h de vol destination Paris. Là, l'ordi de mon siège était en panne et gentiment mon voisin m'a proposé de changer. C'était un jeune ingénieur coréen et quand nous ne parlions pas il travaillait. Très sympa il m'a même préparé mon repas car j'avais choisi un plat Coréen dont il fallait combiner les ingrédients.
Sinon j'ai passé mon temps à jouer aux cartes (sur l'ordi) et j'ai regardé 2 films. Je n'ai pas dormi.
A Paris, je ne sais plus, mais au moins 4h de stop et là je commençais à être crevée mais impossible de dormir car on était vraiment entassés et c'était très bruyant.
J'ai dormi dans l'avion Paris Bordeaux.
Alain était là et vers 11h j'étais chez moi.
Rien n'a changé dans l'appartement, je peux me coucher et enfin dormir.
J'ai dormi comme un loir et je me suis réveillée à Bx!!!Fini bali mais comme le dirait Christine Jordis dans Bali, Java en rêvant:
« Rompre les amarres, changer de peau, quelle que soit la métaphore, il s'agit toujours de détachement, et de métamorphose. Partir pour ne plus tout à fait revenir.
Celui qui rentre n'est plus le même. Raison pour laquelle on n'a jamais tant envie de repartir qu'au moment du retour. Afin d'échapper à une difficile réadaptation, afin de refuser la sagesse qui consiste à renoncer, à laisser de côté comme autant d'aberrations toutes ces belles envolées qui parlaient de changement, de vie toute jeune, d'étendue qui s'ouvrent et autres balivernes. Oh sans doute c'est une question d'heure ou, au pire, de jours. Et puis, on se remet, au prix de quelques contorsions acrobatiques, dans le carcan ordinaire qui n'était plus fait à nos nouvelles mesures. Réintégrer un rôle, un personnage......................»